Les complémentaires augmentent

     De bons esprits se sont récemment émus de l’augmentation du tarif des assurances complémentaires santé, tous statuts confondus (mutuelles, compagnies d’assurances, fonds de prévoyance). On avait pourtant promis qu’il n’y aurait pas d’augmentation du fait du Reste-à-charge Zéro, rebaptisé ensuite 100% santé.

 

     Voyons voyons !  Sur une couronne, quelle qu’elle soit, tarif sécu 107,50€ jusqu’à la dernière convention, la sécurité sociale remboursait 70% soit 75,25€, et la complémentaire les 25% restant, soit 32,25€. Il faut reconnaitre que le reste à charge pour le patient est conséquent.

 

     Envisageons la situation actuelle, l’arrivée du rac0. Prenons le mieux disant, une couronne en métal non précieux pour les dents postérieures, tarifée 290 €, et une full zircone, tarifée 440€, au tarif de responsabilité de 120€ toutes les deux. La sécurité sociale prendra 70% de ces 120€ à sa charge, soit 84€. La complémentaire prendra, elle, soit 204€ pour la couronne métallique postérieure, soit 356€ pour la couronne esthétique antérieure.

 

     Là où la complémentaire payait 32,25€, elle doit maintenant débourser au moins 204€. Une belle augmentation de frais !

 

Quant-au patient, il est gagnant, il ne sort plus rien de sa poche !

 

Plus rien ? Pas si sûr !

 

     D’où viennent les fonds de la complémentaire ? Sachant que ce n’est pas le Père Noël qui paie.

 

     Une mutuelle est une société de secours mutuel (*), les adhérents abondent à un pot commun dans un but donné, la santé par exemple.  Lorsqu’un adhérent doit payer des honoraires médicaux, ce pot commun est mis à contribution.

 

     On ne voit pas comment augmenter la contribution du pot commun de plus de six fois dans le cas le plus favorable pourrait se faire sans augmenter la cotisation du même coup.

 

     Autrement dit, l’adhérent ne verse plus rien pour se faire poser une couronne, ce qui n’arrive pas tous les jours. En revanche, il paie plus cher sa complémentaire, et la cotisation tombe régulièrement, qu'il en use ou pas.

 

Est-il gagnant ? Le doute est permis.

 

(*) les autres organismes autorisés à assurer en complément la santé sont les fond de prévoyance, et les compagnies d'assurance.

Les fond de prévoyance fonctionnent à peu près comme les mutuelles, la grosse différence réside dans le corps électoral du conseil d'administration, les cotisants dans le cas des mutuelles, les employeurs dans le cas des fonds de prévoyance.

Les compagnies d'assurance sont des entreprises capitalistes, et sortent du cadre associatif.

Février 2020